Artisans & entreprises du BTP, comment réduire sa consommation d'eau ?
Artisanat : faire baisser sa facture d'eau
à l'atelier et sur chantier
Des usages multiples et parfois invisibles
Dans une zone artisanale, l’eau part surtout dans quatre postes : la base-vie et les sanitaires, le nettoyage des outils et des engins, la gestion des poussières et des boues à la sortie du chantier et l’arrosage des aménagements extérieurs. À titre de repère, un site de bureaux ou une base-vie tourne autour de 30 à 50 L par personne et par jour uniquement pour l’hygiène et les toilettes.
Les périodes estivales concentrent les tensions : les consommations ont un impact plus fort quand la ressource est minimale.
Cela justifie de prioriser les économies pendant l’été et de substituer l’eau potable par des ressources alternatives.
Où réduire sa consommation : les quatre chantiers prioritaires
Comptage et suivi
La pose d’un compteur sur la prise d’eau de chantier et, si possible, un sous-comptage par usage (base-vie, nettoyage, arrosage, machines de nettoyage) permet de différencier les consommations.
Un relevé hebdomadaire associé à des ratios simples facilite le suivi :
- L/personne/jour pour la base-vie,
- L/véhicule pour le lavage,
- m³/1000 m² pour l’arrosage.
Réduction à la source
Les sanitaires éco-équipés en bases-vie (chasses doubles, robinets poussoirs, mousseurs...) sont une mesure rapide et efficace.
Sur chantier, les chartes « chantier propre » rappellent que le lavage intégral des engins doit rester exceptionnel et que l’utilisation de buses basse consommation limite fortement les volumes.
Substitution de l’eau potable
La récupération des eaux pluviales s’impose de plus en plus dans les zones artisanales. Une toiture de 500 m² permet, avec une pluviométrie moyenne de 800 mm/an, de collecter environ 400 m³/an, utilisables pour le nettoyage, l’humidification des pistes ou l’alimentation des sanitaires. En aménagement paysager, le recours à des espèces sobres, au paillage et à l’arrosage piloté par sondes permet de réduire considérablement les besoins.
Bouclage et réutilisation
Les lave-roues et aires de lavage en circuit fermé permettent de réutiliser 80 à 90 % de l’eau consommée. Aussi, une aire de lavage partagée entre plusieurs entreprises permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi de centraliser le traitement et la réutilisation de l’eau.
Méthode « 90 jours » pour une entreprise de ZAE
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Semaines 1 à 4 : installation du comptage, fixation des trois indicateurs cités ci-dessus et définition d’un seuil d’alerte.
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Semaines 5 à 8 : déploiement des équipements hydro-économes sur les sanitaires, organisation du rinçage en fin de séquence, paramétrage des lave-roues (si pertinent) et mise en place de points d’eau non potable issus de la récupération.
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Semaines 9 à 12 : bascule de l’arrosage sur une programmation pilotée selon les besoins et idéalement, issu de la récupération d'eau pluviale, généralisation du paillage sur les zones vertes, substitution d’essences gourmandes en eau par des alternatives sobres.